Imposition piscine hors sol : êtes-vous vraiment à l’abri des taxes ?

par | 4 Mai 2025 | Conseils, Dossiers de l'artisanat

Imposition piscine hors sol êtes-vous vraiment à l’abri des taxes

Vous pensiez qu’une piscine hors sol échappait aux radars du fisc ? Ce n’est pas toujours le cas. Sous ses airs de loisir estival, ce bassin peut réveiller les impôts locaux s’il ne répond pas à certains critères. On fait le point, sans langue de bois, pour éviter les mauvaises surprises.

La piscine hors sol : un plaisir… pas toujours fiscalement neutre

Installer une piscine hors sol dans son jardin, c’est un peu le rêve à portée de main. Pas besoin de creuser, de faire venir une pelleteuse ni d’attendre des semaines. En quelques heures, parfois même en une après-midi, le bassin est prêt. Mais attention : ce n’est pas parce que c’est “hors sol” que c’est hors taxes.

Eh oui, même sans dalle en béton, sans carrelage, sans pompe high-tech… certaines installations peuvent être considérées comme imposables. Ce n’est pas une histoire de luxe, mais de réglementation. Et là, les critères sont clairs.

Quand la piscine hors sol est exonérée

Démontable, temporaire, légère : les trois atouts qui vous sauvent

La règle, en gros, c’est la mobilité. Si votre piscine peut être démontée facilement, qu’elle n’est pas fixée durablement au sol, et qu’elle ne reste pas en place toute l’année, alors vous êtes tranquilles. Mais ce n’est pas tout. L’administration fiscale prend en compte plusieurs critères pour juger du caractère non imposable.

Voici les situations où votre piscine hors sol n’entraîne pas d’imposition locale :

  • Surface inférieure à 10 m²
  • Aucune fixation au sol (ni plots béton, ni scellement)
  • Installation temporaire (moins de 3 mois consécutifs par an)
  • Pas de travaux de maçonnerie (ni terrassement ni dalle)
  • Démontable sans intervention professionnelle

Typiquement, les modèles gonflables ou tubulaires que vous installez pour l’été puis rangez à l’automne rentrent dans cette catégorie. L’administration considère qu’ils ne modifient pas la valeur foncière du bien, donc ne déclenchent ni taxe foncière, ni taxe d’aménagement.

Les cas où l’imposition s’applique

Plus de 10 m² ? Vous entrez dans le viseur

Dès qu’on dépasse les 10 m² de surface, la piscine entre dans le champ de la taxe d’aménagement. C’est automatique. Peu importe qu’elle soit creusée ou hors sol, si elle est fixée de manière durable, elle est considérée comme une construction soumise à déclaration.

Cette taxe est calculée en fonction d’une base forfaitaire (en 2025, elle est d’environ 250 €/m²), à laquelle s’ajoutent les taux communaux et départementaux. En moyenne, pour une piscine de 20 m², on peut s’attendre à payer entre 1 000 € et 1 500 € à la première année. Oui, ça pique un peu.

Taxe foncière et taxe d’habitation : le double effet kiss cool

Une fois déclarée, la piscine vient augmenter la valeur locative cadastrale de votre bien. Résultat ? Votre taxe foncière grimpe. Ce n’est pas immédiat, mais à partir de l’année suivante, vous le verrez passer sur votre avis d’imposition.

Et même si la taxe d’habitation a été supprimée pour la plupart des foyers, elle subsiste pour les résidences secondaires. Donc si vous avez installé votre piscine dans votre maison de vacances… elle comptera double.

Faut-il déclarer sa piscine hors sol ?

Oui, et rapidement

La déclaration doit être faite dans les 90 jours suivant l’achèvement des travaux (ou de l’installation). Vous pouvez le faire en ligne sur votre espace impots.gouv.fr ou via le formulaire Cerfa n°6704.

Ne pas déclarer, c’est prendre le risque d’un redressement et de pénalités. Et vu que les services fiscaux croisent aujourd’hui les données satellites avec le cadastre, autant dire que l’oubli ne passe plus inaperçu.

Et si on ne dit rien ?

Certains se disent : « Bah, personne ne viendra voir. » Mauvais calcul. Les drones, les photos aériennes, les contrôles sur déclaration de voisins (eh oui…), tout ça existe. Et quand l’administration vous rattrape, elle ne le fait pas avec des gants. Vous payerez rétroactivement, avec les intérêts. Sans compter la petite claque d’amende qui va avec.

Quelques astuces pour rester dans les clous

  • Préférez un modèle démontable, que vous rangez chaque automne
  • Évitez les fixations au sol (plots béton, vis, etc.)
  • Gardez une trace de vos achats pour justifier la nature mobile du bassin

Et surtout, n’hésitez pas à passer un coup de fil à la mairie avant d’installer. Certaines communes ont des règles spécifiques en matière d’urbanisme. Une déclaration préalable peut être demandée même en dehors de l’aspect fiscal.

Le point de vue d’un artisan

Michel, artisan paysagiste dans la Drôme, installe des piscines hors sol depuis une quinzaine d’années. Pour lui, la frontière entre le “temporaire” et le “fixe” est souvent floue : “On me demande souvent si une piscine en bois posée sur lambourdes est imposable. Je réponds toujours : si elle ne bouge pas pendant l’hiver, elle l’est.”

Il recommande de garder une logique de démontabilité visible : pas de muret autour, pas de local technique maçonné, pas d’escalier en dur. “Plus vous construisez autour, plus ça ressemble à une extension. Et là, c’est le jackpot pour les impôts.”

Alors, faut-il se priver de piscine ?

Franchement, non. Mais il vaut mieux savoir à quoi s’attendre. Une piscine, même hors sol, modifie la perception de votre logement. Et l’administration fiscale ne s’y trompe pas. Elle voit là une valeur ajoutée — donc une base d’imposition.

Cela dit, entre le plaisir d’un plongeon dans sa cour en juillet et quelques euros de taxe en plus, chacun place le curseur où il veut. L’essentiel, c’est de ne pas se faire surprendre.

Nos autres articles qui pourraient bien vous intéresser

Comment déboucher une canalisation très bouchée ?

Comment déboucher une canalisation très bouchée ?

Une canalisation bouchée peut vite transformer votre quotidien en casse-tête. Entre l’eau qui stagne, les odeurs désagréables et le stress de l’intervention d’un professionnel, il est tentant de vouloir résoudre le problème soi-même. Bonne nouvelle : avec les bons...

Baignoire à porte : ce qu’il faut savoir avant d’acheter

Baignoire à porte : ce qu’il faut savoir avant d’acheter

La baignoire à porte, longtemps cantonnée aux établissements spécialisés, s'invite désormais dans nos salles de bain. Pratique, sécurisante et souvent élégante, elle répond à des besoins variés, bien au-delà des seules personnes à mobilité réduite. Mais est-ce...

Quel revêtement de sol choisir pour ma maison ?

Quel revêtement de sol choisir pour ma maison ?

Le sol, ce n'est pas forcément ce qu'on remarque en premier dans une maison... et pourtant, il influence toute l’ambiance d’une pièce. Couleur, texture, matière, sensation sous les pieds : il donne le ton, sans qu’on s’en rende toujours compte. Alors quand vient le...