Métier qui remonte au XIV ème et à l’époque du Moyen-Âge, la dinanderie est l’art de transformer les feuilles de métal en un objet décoratif ou utilitaire. Pour ce faire, plusieurs opérations sont menées par l’artisan dinandier, des opérations de précision qui font de ce métier un mariage parfait entre l’habilité, la minutie, le sens artistique et la connaissance technique du travail du métal.
L’histoire de la dinanderie fait son apparition dans la ville de Dinant en Belgique durant l’Age de bronze. Des ouvrages en cuivre rouge et en cuivre jaune (laiton) y étaient essentiellement produits pour répondre aux besoins de la population. A l’époque, l’artisan dinandier réalisait notamment des objets destinés à l’art de la table.
Le travail d’autres métaux a vu ensuite le jour comme l’argent, l’étain, le maillechort (alliage de cuivre, de nickel et de zinc) et même l’or. Les articles produits se diversifièrent également, constitués principalement par des objets d’art décoratifs et des objets religieux.
Bien que de nos jours, le métier de dinandier se fasse plus rare, les objets en métal façonnés par les artisans dinandiers d’art ne cessent de séduire et d’attirer les adeptes d’ouvrages réalisés avec de la passion et du savoir-faire. Pour satisfaire les envies de ces passionnés, le dinandier se met alors à élargir son horizon. Il n’est pas ainsi rare de découvrir des dinanderies d’art-déco mélangeant à la fois modernité et originalité, corbeilles à fruit, luminaires, vasques et même des bijoux en argent ou en cuivre.
Du fait de la description de cette activité d’artisanat, on assimile souvent le travail de l’artisan dinandier à celui du chaudronnier, étant donné que les deux professions utilisent la feuille de métal comme matière première. Cependant, la réelle différence réside dans le fait que la dinanderie résulte d’un travail artistique et esthétique qui consiste principalement à sublimer des articles par des décors d’une extrême finesse. On dit souvent que la dinanderie est la partie plus noble et artistique du métier de la chaudronnerie. C’est un art qui oscille entre la chaudronnerie et l’orfèvrerie.
Les étapes de fabrication sont à quelques détails près les mêmes. Le dinandier commence par l’étape du traçage et de la découpe du flan. Il s’agit d’un disque de métal dont l’épaisseur et la taille détermineront la tenue et le rendu final de l’objet à réaliser.
Une fois fait, le professionnel réalise le martelage qui consiste à battre le métal avec un marteau. Le but est de réaliser la mise en forme de l’objet et cela en passant par diverses techniques : le roulage, l’emboutissage ou encore la retreinte. Chaque opération peut être entrecoupée par un traitement thermique consistant à chauffer le métal afin de supprimer l’écrouissage. En d’autres termes, grâce à la chaleur, le matériau perd de sa dureté et devient ainsi plus souple et facile à déformer.
La technique de dinanderie se caractérise par la finition du travail. Elle concerne le décor de surface d’une pièce qui peut être effectué suivant plusieurs méthodes. La finalisation du travail par la technique de planage permet de donner à l’objet un aspect facetté ou lisse selon qu’on utilise un marteau bombé ou plat ; ou encore le repoussé, une technique qui consiste à frapper l’objet de l’intérieur de manière à reproduire des motifs sur la surface. Des motifs qui sont ensuite façonnés et atténués par gravure ou ciselure.
Le métier de la dinanderie fait appel à des techniques ayant une véritable histoire en France où les Gaulois eux-mêmes utilisaient ces techniques pour fabriquer leurs casques, leurs cuirasses ou encore leurs armes. C’est pourtant aujourd’hui un métier qui se perd avec très peu de dinanderies encore en activité. On en trouve encore quelques dinandiers du côté de la Bretagne ou de l’Auvergne.
Si vous vous demandez comment devenir dinandier aujourd’hui, il faut savoir qu’il n’existe pas de formations diplômantes spécifiques à ce métier. Bien souvent, les dinandiers sont issus de formations de secteurs proches de la dinanderie comme le secteur de la chaudronnerie ou de l’orfèvrerie.
Vous pouvez retrouver :
Niveau III
– DMA (Diplôme des Métiers d’Art) Décor architectural option domaine du métal, 2 ans.
Niveau II
– DN MADE (Diplôme national des métiers d’art et du design) mention Objet
Il existe aussi quelques formations non diplômantes qui permettent de suivre une initiation à ce métier.