Ce que fait un verrier aujourd’hui
Le verrier, c’est ce métier où l’on façonne le verre à chaud. Pas en le découpant ou le gravant, non. Ici, on parle de feu, de souffle, de fusion. Que ce soit à la main ou au chalumeau, ce geste ancestral donne naissance à des objets aussi techniques qu’artistiques.
Dans son atelier ou en labo, il peut aussi bien créer une carafe de cristal qu’un tube pour chimiste. À la différence du vitrailliste ou de l’émailleur, lui travaille la matière en fusion. Deux approches se côtoient encore aujourd’hui :
La verrerie à la main
Moins répandue, cette pratique reste précieuse. On y retrouve les artisans qui collaborent avec des maisons comme Lalique ou Baccarat. Ils soufflent, tournent, étirent le verre pour donner vie à des flacons, vases, ou pièces décoratives. Chaque geste compte, chaque bulle d’air devient partie de l’œuvre.
La verrerie au chalumeau
Plus technique, plus industrielle aussi. Le verrier au chalumeau fabrique sur-mesure des pièces pour les laboratoires ou l’électronique. Précision et adaptation sont ici les mots d’ordre. La plupart travaillent en équipe, dans des ateliers bien organisés, parfois au sein de groupes industriels.
Les parcours pour apprendre le verre
Le point de départ classique : un CAP souffleur de verre ou en arts du verre. Deux ans pour apprendre à maîtriser la matière. Ensuite, les plus motivés enchaînent avec un BMA, un bac pro verrerie scientifique, ou même un DMA (Diplôme des Métiers d’Art).
Travailler en atelier, ou créer son propre lieu : tout est possible. Beaucoup préfèrent d’abord passer par une phase salariée pour se roder, découvrir plusieurs approches, se confronter au réel.
Combien gagne un verrier en 2025 ?
Oubliez les anciens chiffres. Aujourd’hui, selon l’INSEE, un verrier touche en moyenne 2 898 € brut par mois. Côté net, ça fait environ 2 270 €. Dans certaines entreprises comme Saint-Gobain, on grimpe jusqu’à 40 583 € brut annuel.
En atelier artisanal, un débutant peut viser entre 1 800 et 2 200 € net. Pas mirobolant, mais pas dérisoire non plus, surtout pour un métier d’art manuel.
Entre artisanat, industrie et reconnaissance UNESCO
Le 6 décembre 2023, ça a été acté : les gestes verriers sont désormais reconnus patrimoine immatériel de l’UNESCO. Une forme de validation pour ceux qui y consacrent leur vie. Le soufflage, le meulage, le travail à la flamme… autant de savoir-faire qui méritaient d’être protégés.
Mais attention : si la verrerie artistique séduit, elle ne pèse que 0,05 % de la production française. La réalité économique pousse souvent vers la verrerie scientifique ou industrielle, plus régulière, plus stable.
FAQ sur le métier de verrier
Quelle différence entre verrier, souffleur et vitrailliste ?
Le verrier façonne le verre à chaud. Le souffleur utilise le soufflage au chalumeau ou à la canne. Le vitrailliste travaille à froid, en assemblant des verres colorés.
Où travaille un verrier en France aujourd’hui ?
Dans des ateliers artisanaux, chez des maîtres-verriers, dans l’industrie (verrerie technique), ou à son compte. Les profils sont de plus en plus variés.
Peut-on devenir verrier en reconversion ?
Oui. Des formations adultes existent, parfois très intensives. L’AFPA ou des écoles d’art proposent des parcours adaptés, mais le geste reste exigeant.