Un art identique, ou presque, à celui de la marqueterie de bois. Comme son nom l’indique, la marqueterie de paille utilise la paille comme matière première pour sublimer les objets.
Un métier rare, encore peu connu du grand public, la marqueterie de paille est un artisanat du fait-main dans toute sa splendeur. Dans son activité, le marqueteur réalise l’intégralité de son ouvrage en usant uniquement de ses mains. L’artisan n’a ainsi recours à aucune quelconque machine pour effectuer chacune des étapes de son travail. Seuls quelques outils sommaires sont utilisés tels que le plioir ou encore le ciseau. Un métier qui requiert de la patience, de la passion et de l’exigence.
Originaire de l’Extrême-Orient, la marqueterie de paille est apparue en Europe au 17 ème siècle. En France, délaissée au profit d’autres artisanats comme la marqueterie de bois durant quelques siècles après son importation, elle a suscité de nouveau regain d’intérêt vers les années 2000 grâce à la passion et le dévouement de la marqueteuse de paille, la Maître d’Art Lison de Caunes.
Si l’intérêt des artisans pour la marqueterie de paille s’est affaibli durant une longue période, c’est surtout en raison de la grande minutie et du temps qu’exigent ce travail. En effet, étant donnée que la paille est une matière délicate et difficile à traiter, le marqueteur doit s’armer de patience et d’application pour pouvoir créer ou restaurer un chef-d’œuvre. Il peut s’agir d’ouvrages en tout genre : bijoux, lampes, panneaux décoratifs, paravents, ou même des coques pour téléphone.
Le travail consiste principalement à poser des bandes de paille sur toutes sortes de supports : pierre, bois, métal et bien d’autres. La paille habituellement utilisée est la paille de seigle, de blé ou d’avoine, de couleur naturelle ou légèrement teintée.
Dans un premier temps, la paille est fendue avec l’ongle. Elle est ensuite trempée dans de l’eau et repasser afin de l’aplatir. Cette technique permet de faire ressortir des tons différents en fonction de la température du repassage, en allant du blond clair, au brun foncé. Une autre technique consiste à utiliser un plioir. Un outil permettant d’aplatir et de dégager le brillant naturel de la matière. On peut tout aussi bien tremper la paille dans un bain de teinture afin de pouvoir obtenir toutes les variétés de couleurs.
Une fois fait, il reste à plaquer chaque paille sur le support à l’aide d’une colle. Le marqueteur peut ensuite procéder à l’ajout de motifs plus ou moins complexes à l’aide d’un scalpel, en fonction des besoins de ses clients.
Toute la minutie et la patience que demandent le travail de la marqueterie de paille explique aujourd’hui le petit nombre d’artisans professionnels comptés en France. Cependant, on peut tout de même citer la marqueterie de paille Berger qui se trouve à Bordeaux. A sa tête : Christine Berger, une ancienne maquettiste sérigraphe et peintre décorateur. Son travail est tout fait remarquable et mérite d’y jeter un oeil.
On ne dénombre que quelques dizaines de marqueteurs professionnels dans toute la France. Ce nombre dérisoire s’explique peut-être par le fait qu’il n’existe pas à l’heure actuelle de formation destinée exclusivement à la marqueterie de paille. Elle figure généralement en option aux formations telle que la marqueterie de bois.
Il existe une formation initiale de 1 à 2 ans pour un CAP Arts du bois option marqueterie. On peut venir ensuite compléter par une Formation Métiers d’Art du bois pendant 3 ans ou un Diplôme des Métiers d’Arts : Arts de l’habitat option décors et mobiliers pendant 2 ans.